Chrystia Freeland annonce sa démission et elle n'est pas tendre avec Justin Trudeau
Ouch, c'est ce qu'on appelle claquer la porte...
Chrystia Freeland a annoncé sa démission ce matin et elle n'est pas tendre avec Juste Trudeau. C'est ce qu'on appelle claquer la porte...
« Ce fut l'honneur de ma vie de servir au sein du gouvernement, de travailler pour le Canada et les Canadiennes et Canadiens. Nous avons accompli beaucoup ensemble », a écrit d'entrée de jeu la vice-première ministre.
« Vendredi dernier, vous m'avez dit que vous ne vouliez que je sois votre ministre des Finances et vous m'avez proposé un autre poste au sein du Cabinet. Après y avoir réfléchi, j'ai conclu qu'à mes yeux la seule voie honnête et viable est de démissionner du Cabinet », a expliqué celle qui était aussi ministre des Finances.
Dans sa lettre de démission, Chrystia Freeland n'épargne pas Justin Trudeau et visiblement ils n'étaient plus sur la même longueur d'onde.
« Pour être efficace, un ministre doit parler au nom du Premier ministre et avec toute sa confiance. En prenant votre décision, vous avez clairement indiqué que je ne possède plus cette confiance de façon crédible et que je ne possédais plus l'autorité qui l'accompagne », souligne-t-elle.
Les visions pour l'avenir du pays entre Chrystia Freeland Justin Trudeau semblent donc devenues trop éloignées pour que la politicienne de 56 ans continue son aventure au sein du gouvernement. « Au cours des dernières semaines, nous nous trouvions en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada », a souligné Chrystia Freeland avant d'aborder le retour de Donald Trump au pouvoir chez nos voisins du sud.
« Aujourd'hui, notre pays est confronté à un grand défi. La nouvelle administration américaine poursuit une politique de nationalisme économique agressif, ce qui comprend une menace de tarifs de 25 pour cent. Nous devons prendre cette menace au sérieux. Il faut préserver notre capacité fiscale aujourd’hui, pour que nous puissions disposer des réserves dont nous pourrions avoir besoin lors d'une guerre tarifaire. Il faut éviter les astuces politiques coûteuses que nous ne pouvons pas nous permettre et qui font douter les Canadiens que nous reconnaissons à quel point ce moment est grave », a-t-elle écrit à ce sujet.
« Il faut s'opposer au nationalisme économique de « America First » en étant déterminé pour lutter pour le capital et les
investissements ainsi que les emplois que ceux-ci génèrent. 1 faut travailler de bonne foi et avec humilité avec les premiers
ministres des provinces et des territoires de notre grand pays diversifié et bâtir une véritable réponse d'Équipe Canada », a-t-elle ajouté.
« Je sais que les Canadiennes et Canadiens reconnaîtraient et respecteraient une telle approche. Ils savent quand nous travaillons pour eux et ils savent quand nous nous concentrons sur nous-mêmes. Il est inévitable que notre mandat au gouvernement prenne fin. Toutefois la manière dont nous ferons face à la menace à laquelle notre pays est présentement confronté nous définira pour une génération, et peut-être pour bien plus longtemps. Le Canada gagnera si nous sommes forts, intelligents et unis. C'est cette conviction qui a motivé mes efforts achamés cet automne pour gérer nos dépenses de manière à nous donner la flexibilité dont nous aurons besoin pour relever les graves défis présentés par les États-Unis », a poursuivi Chrystia Freeland.
Malgré tout, la désormais ex-vice-première ministre reste fier de son parcours au sein du gouvernement Trudeau. « Je serai toujours reconnaissante d'avoir eu la chance d'avoir servi au sein du gouvernement et je serai toujours fière du travail que notre gouvernement a accompli pour le Canada et les Canadiennes et Canadiens », a-t-elle précisé avant d'indiquer qu'elle continuera ses activités à titre de députée libérale.
« J'ai hâte de continuer à travailler avec mes collègues en tant que députée libérale et je m'engage à me présenter à nouveau dans ma circonscription à Toronto lors des prochaines élections fédérales », a conclu Chrystia Freeland.
Rappelons que Chrystia Freeland était l'une des figures centrales du gouvernement Trudeau. Elle était au gouvernement depuis novembre 2015. Elle a été ministre fédérale du Commerce international (2015-2017), ministre des Affaires étrangères (2017-2019), ministre des Affaires intergouvernementales (2019-2020) et ministre des Finances (depuis 2020). Elle était également vice-première ministre depuis 2019.