Nouveau développement majeur dans le bras de fer entre l'Occident et la Russie: on apprend, vendredi, que le gouvernement russe a décidé de bannir l'utilisation de Facebook dans tout le pays.
Le correspondant de l'agence Reuters Phil Stewart a confirmé le tout sur son compte Twitter, en début d'après-midi.
L'agence de communication russe Roskomnadzor a annoncé vendredi qu'elle bloquait l'accès à Facebook en Russie. Elle a cité 26 cas de "discrimination contre les médias et les ressources d'information russes par Facebook" depuis octobre 2020, en plus des restrictions plus récentes que Facebook a imposées aux médias d'État russes.
Le blocage intervient après l'augmentation des protestations intérieures liées à l'invasion en cours de l'Ukraine par le pays. Les Russes sont descendus massivement dans la rue pour protester contre l'invasion en cours, provoquant des milliers d'arrestations. Le régime a nié tout projet d'instaurer la loi martiale, mais a menacé les sites qui publient des informations critiques à l'égard de l'effort de guerre en cours, y compris Wikipedia.
Plus tôt dans la journée de vendredi, le corps législatif russe a présenté une nouvelle loi contre la diffusion de "fausses nouvelles" sur les forces armées du pays, passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison. Peu après l'adoption de cette loi, la BBC a annoncé qu'elle suspendait ses activités journalistiques dans le pays. De nombreuses plateformes technologiques ont déjà commencé à restreindre leurs services en Russie.
La liberté de presse est mise à mal par le Kremlin, alors qu'on apprenait au cours des derniers jours que tous les médias du pays ont reçu l'interdiction formelle d'utiliser les mots « guerre » ou « invasion », et qu'ils doivent plutôt parler de « l'opération spéciale » en Ukraine, sous peine de très lourdes amendes, voire d'emprisonnement.
Environ 70 millions de Russes utiliseraient Facebook sur une base régulière.