Groupe TVA abolit des centaines de postes suite à des résultats financiers difficiles
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Mon Fric
Le Groupe TVA a annoncé une restructuration qui la force à abolir 240 postes, jeudi, à la suite de résultats financiers difficiles pour l'année 2022.
Voici les publications faites sur Twitter par Pierre-Karl Péladeau, jeudi en début de soirée:
Voici le communiqué qui a été publié, jeudi en fin d'après-midi par le Groupe TVA:
MONTRÉAL, le 16 févr. 2023 /CNW/ - Groupe TVA inc. (« Groupe TVA » ou la « Société ») annonce qu'elle a enregistré des revenus de 171,9 millions, une légère hausse de 23 000 $ par rapport au quatrième trimestre 2021. La perte nette attribuable aux actionnaires se chiffre à 0,3 million de dollars, soit une perte de 0,01 $ par action, comparativement à un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 12,1 millions, soit 0,28 $ par action, pour le trimestre correspondant de l'exercice 2021.
Faits saillants liés à l'exploitation du quatrième trimestre :
- BAIIA ajusté1 consolidé de 7 676 000 $, soit une variation défavorable de 21 002 000 $ comparativement au trimestre correspondant de 2021;
- BAIIA ajusté1 du secteur Télédiffusion de 965 000 $, soit une variation défavorable de 19 399 000 $ provenant de la baisse de rentabilité de la chaîne « TVA Sports » qui avait bénéficié d'un ajustement rétroactif favorable pour la saison 2020-2021 de la LNH au cours du quatrième trimestre de 2021, ainsi que de la baisse de rentabilité du Réseau TVA qui a connu une diminution de 2,3 % de ses revenus publicitaires, jumelée à des investissements accrus au niveau du contenu.
- BAIIA ajusté1 du secteur Services cinématographiques et audiovisuels (« MELS ») de 4 283 000 $, soit un écart défavorable de 529 000 $ attribuable à la baisse de rentabilité des services d'accessibilité média, d'effets visuels, ainsi que de location de studios, de mobiles et d'équipements, alors que les services de postproduction ont connu une hausse de leur rentabilité;
- BAIIA ajusté1 du secteur Magazines de 495 000 $, soit une variation défavorable de 1 424 000 $ principalement attribuable à une baisse de revenus, notamment une aide gouvernementale moindre, ainsi qu'une baisse des revenus publicitaires et d'abonnement;
- BAIIA ajusté1 du secteur Production et distribution de 1 752 000 $, soit un écart favorable de 205 000 $ attribuable à de meilleures marges dégagées par les activités de distribution sur les plateformes d'écoute en continu et au Canada, jumelées à des frais administratifs moindres, alors que la distribution à l'international a dégagé des marges moins élevées.
« Les résultats du quatrième trimestre continuent d'être affectés par une baisse de rentabilité qui touche l'ensemble de nos secteurs d'activités et les différentes industries dans lesquelles nous évoluons. Le phénomène bien installé de la réduction des audiences de la télédiffusion en raison, entre autres, des multinationales de la vidéo sur demande par abonnement comme Netflix, Amazon Prime, Disney +, etc., jumelé à la concurrence tout aussi inéquitable que déloyale pratiquée par la Société Radio-Canada (« SRC ») qui, lancée dans une course aux cotes d'écoute non prévue à son mandat, s'accapare une part importante des revenus publicitaires à laquelle s'ajoutent les frais qu'elle exige pour les abonnements à Tou.TV Extra, fragilisent encore davantage les médias québécois, leur pérennité et l'écosystème actuel de notre télévision.
Nous avons tout de même poursuivi nos investissements massifs en contenu qui auront également affecté la rentabilité de notre chaîne généraliste. Cette stratégie nous a permis de bonifier la programmation automnale et ainsi protéger nos parts de marché, tant pour le Réseau TVA que pour nos services spécialisés qui ont gagné 1,5 part de marché combinée, pour atteindre 40,3 parts. Nos grands variétés et nos séries originales continuent de se classer parmi les émissions millionnaires les plus écoutées, notamment Chanteurs masqués, Révolution ainsi que la nouvelle quotidienne Indéfendable.
Le ralentissement économique actuel crée beaucoup d'incertitude sur le marché tout comme les considérations systémiques énoncées précédemment. Pour ces dernières, les différentes instances gouvernementales doivent agir avant qu'il ne soit trop tard. Nous le répétons pour la Xième fois alors qu'aucune autre industrie n'est confrontée à une concurrence sans aucune imputabilité. Le CRTC doit adresser certains enjeux, notamment celui de la SRC qui s'approprie de façon déloyale des dollars publicitaires qui sont la seule source de revenus de notre chaîne généraliste, alors que le diffuseur public est largement subventionné par l'État, créant ainsi une iniquité flagrante sur le marché par rapport aux diffuseurs privés. S'ajoute à ce dossier celui du traitement commercial hautement préjudiciable réservé à l'ensemble de nos services spécialisés par le distributeur Bell Télé. Contrairement à tous les autres télédistributeurs au Québec, Bell Télé continue de verser des redevances en deçà de la valeur marchande de nos chaînes, tout en continuant de favoriser ses propres chaînes, se plaçant en conflit d'intérêts permanent entre son statut de diffuseur et celui de distributeur de ses chaînes concurrentes. Le Parlement doit également adopter rapidement le projet de loi C-18 afin que l'utilisation de nos contenus d'information soit reconnue et rémunérée à leur juste valeur par les géants numériques qui capturent actuellement des dollars publicitaires destinés aux entreprises d'ici.
Face à ces circonstances et devant l'absence d'intervention réglementaire et gouvernementale depuis longtemps mise en évidence et pour laquelle nous avons à plusieurs reprises interpellé les pouvoirs publics, nous sommes forcés de prendre les mesures appropriées afin de rétablir la situation financière et assurer la pérennité de Groupe TVA. Par conséquent, nous annonçons aujourd'hui une réduction importante de nos charges opérationnelles pour l'ensemble de nos secteurs, entraînant notamment l'abolition d'environ 140 postes pour la Société, une réduction qui s'inscrit à l'intérieur d'un plan global touchant également une centaine de postes supplémentaires au niveau des autres entités de Québecor offrant une prestation de services à la Société, pour un total de 240 effectifs. Cette décision est difficile, mais nécessaire dans le contexte actuel.
Dans le secteur Services cinématographiques et audiovisuels, l'entreprise a été affectée par une baisse de volume dans plusieurs de nos secteurs d'activités, à l'exception de nos services de postproduction qui ont poursuivi leur croissance pour un quatrième trimestre consécutif depuis le début de l'année. Nos services de location de studios, de mobiles et d'équipements ont continué de subir l'impact de l'absence de méga productions étrangères, une situation que vit toute l'industrie québécoise. Notons la vive concurrence qui s'observe, autant au Canada qu'à l'international, au niveau des incitatifs fiscaux offerts en vue d'attirer les tournages étrangers, et qui nous désavantage. Il est essentiel que le gouvernement du Québec s'engage à mettre en place les mesures financières nécessaires afin d'attirer davantage les producteurs internationaux dont la présence assure un support indéniable à l'industrie culturelle et à l'économie d'ici.
Dans le secteur Magazines, les résultats de l'ensemble de nos titres ont été grandement touchés par une diminution des revenus, notamment une réduction de 20,5 % de l'aide gouvernementale reçue, ainsi que des baisses respectives de 16,0 % et 7,3 % des revenus publicitaires et d'abonnement. Rappelons que l'apport gouvernemental, provenant du Fonds du Canada pour les périodiques, contribue à assurer la survie de ce secteur qui participe à un écosystème permettant, entre autres, le rayonnement des artistes et artisans québécois. Dans le contexte de décroissance de marché que connait ce média traditionnel depuis plusieurs années, le maintien de ce programme demeure crucial. Nous poursuivrons nos représentations gouvernementales afin de faire valoir l'importance de celui-ci.
Notre secteur Production et distribution a été en mesure de conclure plusieurs ventes de films produits par Incendo au Canada et à l'international au cours du trimestre, en plus d'avoir complété la production d'une série qui sera distribuée dans les prochains mois. Les films d'Incendo gagnent également en popularité sur les différentes plateformes d'écoute en continu, notamment via leur présence sur les plateformes Amazon et Tubi. Ce secteur d'activités continue de contribuer à diversifier nos sources de revenus et d'élargir notre présence dans les marchés anglophones », a affirmé le président et chef de la direction par intérim de Groupe TVA, Pierre Karl Péladeau.
Résultats pour l'exercice 2022
Pour l'exercice terminé le 31 décembre 2022, tous les secteurs d'activités ont connu une baisse de leurs revenus ainsi que de leur BAIIA ajusté1. Le BAIIA ajusté1 consolidé de la Société s'est élevé à 19 385 000 $ comparativement à 80 283 000 $ pour l'exercice précédent.
La baisse de rentabilité du secteur Télédiffusion est principalement attribuable au Réseau TVA qui affiche une hausse de 19,9 % de ses charges d'exploitation liée à la bonification des investissements en contenu qui se sont reflétés dans l'ensemble de la programmation. Les chaînes spécialisées ont, quant à elles, été affectées, entre autres, par une diminution des revenus publicitaires qui s'est traduite par une baisse de leur rentabilité, à l'exception de la chaîne « TVA Sports » qui a connu une amélioration de son BAIIA ajusté1 négatif, alors qu'elle avait dû absorber des coûts importants en 2021 à la suite de la modification du calendrier de diffusion de la saison 2020-2021 de la LNH dans le contexte de la pandémie.
La diminution du BAIIA ajusté1 de MELS est principalement attribuable à la baisse de rentabilité générée par la location de studios, de mobiles et d'équipements, activités qui avaient bénéficié en 2021 de la présence de la méga production Transformers : Rise of the Beast de Paramount. Également affectés par un volume d'activités moindre, les services d'effets visuels ont connu un recul, alors que les services de postproduction ont poursuivi leur croissance avec une augmentation de 146,8 % de leur BAIIA ajusté1.
Le secteur Magazines affiche une baisse de son BAIIA ajusté1 principalement attribuable à une réduction de 23,6 % de l'aide gouvernementale reçue, combinée à la décroissance des revenus provenant des ventes en kiosque et des abonnements à laquelle fait face ce secteur depuis plusieurs années. Les économies de coûts dégagées par ce secteur n'ont pas été en mesure de compenser ces baisses de revenus.
Le secteur Production et distribution a subi un recul de son BAIIA ajusté1, expliqué principalement par la marge brute moins élevée en ce qui a trait aux ventes à l'international provenant des films produits par Incendo. Rappelons qu'au cours des deux dernières années, le contexte de la pandémie a eu pour effet de décaler le cycle de production et de livraison de nouveaux films. Ainsi, la livraison de la majorité des films produits en 2022 se réalisera au cours des prochains mois.
Les revenus consolidés se sont élevés à 594 409 000 $ pour l'exercice 2022 comparativement à 622 834 000 $ pour l'exercice précédent, soit une baisse de 4,6 %. Pour l'exercice 2022, la perte nette attribuable aux actionnaires de la Société a été de 8 869 000 $, soit une perte de 0,21 $ par action, comparativement à un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 30 504 000 $, ou un bénéfice de 0,71 $ par action, pour l'exercice 2021.