Mon Fric
Les prix dans les restaurants explosent et de moins en moins de Québécois peuvent se le permettre
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Les prix dans les restaurants explosent et de moins en moins de Québécois peuvent se le permettre

« C’était 22$ pour une assiette d’œufs bénédictine »

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Si le prix des aliments explose dans les épiceries, il connaît aussi une forte hausse dans les restaurants. De plus en plus de Québécois estiment d'ailleurs que de telles sorties sont devenues un luxe, alors que le prix de l'assiette a grimpé de 9 % depuis un an, rapporte TVA Nouvelles

Au début 2023, le Journal de Montréal avait évalué que le prix d'un petit déjeuner atteignait un record après avoir grimpé de plus de 20 % en 12 mois.

« Ça a coûté 19,49$ avec le pourboire, c’était 22$ pour une assiette d’œufs bénédictine. On vient ici en plus, car c’est moins cher qu’ailleurs », raconte le client d'un restaurant de déjeuners de la Rive-Sud de Montréal, Philippe Barrett-Turner, en entrevue avec TVA Nouvelles. 

« C’est sûr qu’à 15,25$ l’heure [le salaire minimum au Québec], ça va être plus difficile d’aller au restaurant », poursuit-il. 

Son conjoint va également moins au restaurant. « Ça m’a coûté 28,90$ pour deux personnes. Avec le pourboire 33,23$. On avait une crêpe bananes-choco et un bénédictine », calcule Dimitri Mitrovic en entrevue avec TVA Nouvelles. 

« On revient de France. On a mangé des sushis à volonté pour 20 euros [29$], alors qu’ici, au Dix30, ça me coûte facilement 42$ ou 45$ », compare Philippe. 

Les prix dans les restaurants explosent et de moins en moins de Québécois peuvent se le permettre
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Les chaînes de restauration rapide ne sont pas épargnées. 

« On voit les prix de la nourriture augmenter partout, dans les marchés comme dans les restaurants. Dans les fastfoods, un lieu où on ne s’attend pas normalement à payer cher, je trouve ça vraiment dommage, en particulier pour les gens aux moyens plus limités », explique Diana, une jeune femme qui venait de sortir d'un McDonald's, en entrevue avec TVA Nouvelles. 

« Mais il n’y a pas que les prix qui augmentent. On voit aussi de plus en plus de restaurants réduire la qualité et la quantité des aliments qu'ils nous servent. En général, les sandwichs sont plus petits. Les beignets aussi. C’est partout comme ça », ajoute-t-elle.

Statistique Canada a publié mardi de nouvelles données sur les aliments. L'agence fédérale conclut que les prix des aliments au restaurant ont grimpé de 8,7 % depuis un an en mai au Québec. Ce chiffre est plutôt de 6,8 % pour le reste du Canada. 

« À ce jour, encore 51% des restaurants arrivent à peine à joindre les deux bouts ou perdent de l’argent tous les jours », précise toutefois le vice-président, Affaires fédérales et Québec, de Restaurants Canada, Olivier Bourbeau, en entrevue avec le Journal de Montréal. 

« Les restaurateurs tentent tant bien que mal d’en absorber une partie, mais avec des marges bénéficiaires aussi basses que 2-3%, et opérant désormais à 80% de capacité à cause de la pénurie de main-d’œuvre, ils n’arrivent pas et doivent malheureusement transférer une partie de l’augmentation au consommateur », ajoute-t-il. 

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