Moment historique alors que les ventes dans les épiceries baissent, mais la population augmente.

Alors que le prix du panier d'épicerie a explosé, de plus en plus de Québécois mangent moins bien en lésinant sur la dépense, rapporte le Journal de Montréal. 

« Les gens sont devenus de purs nomades, ils ne sont plus loyaux pour deux cennes », constate Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie, en entrevue au quotidien montréalais. 

Toutes les chaînes d'épicerie subissent ce traitement, de même que toutes les marques d'aliments. D'ailleurs, de nombreux Québécois se nourrissent en achetant des aliments dans les magasins à 1 $ afin d'économiser des sous.

« Le marché est devenu archiéconome, on va à l’épicerie à reculons », croit-il. 

Selon lui, la chute des achats en nourriture est même « exceptionnelle ». 

En février 2022, un Canadien dépensait en moyenne 255 $ chaque mois en épicerie. Mais en février 2023, alors que les prix avaient explosé de 10,6 %, la moyenne était également de 255 $, signe que les gens sont nombreux à se priver. 

Au Québec, la population compte 150 000 individus de plus qu'en 2022, alors que les ventes au détail en alimentation stagnent de leur côté. 

« La valeur de ce qu’on achète n’a pas bougé. Ça veut dire qu’on mange moins », observe M. Charlebois. 

En 2023, les augmentations de prix ont été encore plus élevées qu'en 2022, avec 11,4 % de plus en janvier au Québec pour le prix du café. Ce n'est qu'en novembre que l'inflation a finalement baissé à 4,3 %. 

Les pâtes alimentaires ont vu leur prix monter de 14 % entre novembre 2022 et novembre 2023. Pour les huiles, le prix a explosé de 13,6 % pour la même période. Quant au boeuf, il a grimpé de 9,9 %. Et le poulet, de 7 %.

Le prix de l'alimentation a augmenté en même temps que les hausses succinctes de taux d'intérêt par la Banque du Canada. « Ça fait beaucoup à absorber en même temps », souligne l'expert. 

Et comme les gens doivent payer davantage pour se loger, « ils ramassent ce qu'il reste pour l'épicerie et advienne que pourra », poursuit-il. 

En 2023, les ventes d'aliments chez Dollarama ont fait les manchettes, alors que Gabriel Nadeau-Dubois a même accusé François Legault d'être déconnecté de la réalité des Québécois. Les chiffres le démontrent : les ventes d'aliments chez Dollarama ont connu 20 % d'augmentation. 

Loblaw a d'ailleurs converti 36 de ses Provigo en Maxi depuis 24 mois afin de s'adapter à la demande des clients en aliments moins chers.