Une femme d'un organisme communautaire s'en prend au gouvernement et le traite de cheap
« C'est cheap ! »
Mon Fric
Alors que le gouvernement Legault a promis 500 $ aux Québécois qui font leur déclaration d'impôt et avance l'idée d'un autre chèque avant les élections, une femme dénonce le fait que certains contribuables ne verront jamais la couleur de cet argent, rapporte TVA Nouvelles.
« Un chèque, on vient tout juste d’en avoir un. Lors du dernier budget, le gouvernement a remis 500 $ à toutes les personnes de 18 ans et plus ayant un revenu de moins de 100 000 $ net. Toutes ? Pas vraiment... En effet, les personnes qui ont une dette envers l’État québécois n’en ont malheureusement pas vu la couleur », dénonce Émilie Laurin-Dansereau, conseillère budgétaire à l'ACEF du Nord de Montréal.
La dame se dit « choquée » de cette disposition.
« Je travaille dans un organisme de défense des droits des consommateurs. Chaque jour, mes collègues et moi rencontrons des personnes vulnérables qui en arrachent avec leur budget. Pas parce qu’elles ne savent pas budgéter – oh, non ! Les personnes à faible revenu pourraient donner des cours sur l’art de faire un budget. Si elles en arrachent, c’est parce que leurs revenus ne suffisent pas pour payer le coût des loyers qui explosent, de la facture d’électricité qui augmente sans cesse et du panier d’épicerie qui atteint des sommets records. On va se le dire : quand tu vis sous le seuil de la pauvreté, une fois le loyer et Hydro payés, il ne reste plus grand-chose. Si tu es « chanceux », tu as un téléphone et tu fais un peu d’épicerie », a-t-elle justifié.
Ainsi, elle souligne que, la plupart du temps, ces personnes se retrouvent avec des dettes à la suite d'erreurs de bonne foi ou d'épreuves imprévues dans leur vie. « Personne n’est à l’abri, et les différents ministères sont sans pitié. Est-il nécessaire d’en ajouter une couche ? », se demande-t-elle au sujet des personnes à faible revenu, plus sujettes aux vulnérabilités.
« Le ministre Girard a répété à maintes reprises que le chèque de 500 $, c’était la meilleure solution pour donner de l’air aux ménages et les aider à composer avec la flambée des prix. Il semblerait que, quand tu dois de l’argent à l’État, tu as moins besoin de respirer que les autres... », ironise la jeune femme, qui souligne qu'un Québécois sur 10 n'arrive pas à couvrir ses besoins de base.
« Qu’on prive d’un montant annoncé comme quasi universel les gens qui en ont le plus besoin, pour qui ça aurait un effet décisif, c’est carrément inacceptable. Et c’est cheap ! », dénonce-t-elle, demandant au gouvernement de corriger cette situation.