Vers deux jours de grève à la SAQ cette semaine ?
Les prochains jours risquent d'être compliqués pour la société d'État...
Les employés qui travaillent dans les succursales de la SAQ risquent d'être en grève mercredi et jeudi, cette semaine, rapporte La Presse.
Comme l'a indiqué le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ-CSN), ses 5000 membres ne rentreront pas au travail mercredi et jeudi, «à moins d’avancées significatives à la table de négociation».
Lisa Courtemanche, la présidente du syndicat, a précisé lundi dans un communiqué: «C’est près de 70 % des employés de la SAQ qui sont à temps partiel, sur appel, et qui ne savent jamais combien d’heures ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye. C’est inacceptable qu’une société d’État maintienne autant d’employés dans la précarité, alors qu’il est possible, comme nous en faisons la démonstration à la table de négociation, de consolider toutes ces heures dans des postes réguliers. »
La SAQ a réagi en envoyant un courriel à La Presse dans lequel la société d'État explique: «Nous avons été informés d’un possible déclenchement de grève par le syndicat de nos employés de magasins (SEMB) mercredi et jeudi. D’ici là, toutes nos succursales sont ouvertes et nos équipes sont prêtes à servir nos clients. Nous concentrons actuellement nos énergies sur les discussions qui sont toujours en cours. Nous étions à la table des négociations (lundi) et une séance est prévue (mardi). En cas de grève, notre plan de continuité des affaires est prêt à être déployé afin d’offrir à notre clientèle un accès limité à notre réseau de succursales. »
La société d'État a ajouté que dans l'éventualité d'une grève, une liste de ses succursales ouvertes sera publiée sur son site internet.
Les syndiqués de la SAQ souhaitent obtenir un meilleur accès au régime d’assurance et la possibilité de faire davantage de formation.
Parmi les autres demandes des employés de la société d'État, ceux-ci veulent s’occuper de la préparation en magasin des commandes effectuées en ligne, au lieu que tout soit fait au Centre de distribution.
Rappelons qu'à la fin du mois de mars, le Syndicat avait dénoncé dans une lettre ouverte le projet d'agrandissement du Centre de distribution comme étant un «non-sens environnemental».
Dans sa lettre, le Syndicat avait déclaré: «Pour un citoyen du Saguenay–Lac-Saint-Jean ou pour une résidante de la Côte-Nord, la commande d’une seule bouteille de crème de menthe passée sur SAQ.com sera traitée à Montréal puis expédiée, par camion, jusqu’à destination – sans aucun égard au fait que la même bouteille se trouve déjà dans chaque succursale de quartier, à la grandeur du territoire québécois.»
Le Syndicat avait fait remarquer que le Centre de distribution est «un non-sens sur le plan financier également : depuis plusieurs années, les employé-es de la SAQ demandent de préparer en succursale les commandes passées en ligne. La demande est présentement en discussion à la table de négociation : le temps de collecte en magasin sera beaucoup plus rapide que le délai de trois à cinq jours entraîné par l’expédition des commandes depuis Montréal».
Le président et chef de la direction de la société d’État, Jacques Farcy, avait répondu à cette sortie du Syndicat en affirmant dans une lettre: «Le Centre automatisé de Montréal (CAM) donnera un accès à tous les produits commercialisés à la SAQ à nos clients, et ce, peu importe où ils se trouvent au Québec. Le CAM est le plus grand projet d’infrastructure de la SAQ des 30 dernières années. Invoquer sa mise à la casse, ce serait être sourd à l’évolution récente du commerce de détail, mais ce serait d’abord et avant tout balayer du revers de la main ce à quoi les clients s’attendent de leur expérience avec nous. »