Voici comment la Banque du Canada pourrait réagir concernant la prochaine révision du taux
« Ça devrait amener la Banque à être plus prudente.»
Mon Fric
Plusieurs experts disent croire que la Banque du Canada devrait ne pas hausser les taux d'intérêt, la semaine prochaine, en raison des récentes données de l'inflation qui indiquent une décélération à 3,8 % en septembre après deux hausses consécutives.
Alors que les analystes s'attendaient à une inflation à 4 %, qui serait donc demeurée inchangée par rapport au mois d'août, voilà que cette décélération pourrait ainsi permettre à la banque centrale de maintenir le taux directeur à 5 % lors de la prochaine décision à ce sujet, le 25 octobre.
Selon le sénateur et économiste Clément Gignac, la banque centrale devrait passer son tour la semaine prochaine: «Si on enlève les composantes volatiles et qu'on y va avec l’inflation fondamentale, on a maintenant le plus bas niveau d’inflation en deux ans et demi. C’est très encourageant. Il est trop tôt pour célébrer, mais on est sur la bonne voie.»
M. Gignac dit croire que les habitudes des Canadiens et des Canadiennes se sont adaptées aux hausses répétées décrétées par la Banque du Canada, ce qui devrait amener les autorités monétaires à attendre avant d'agir.
Un sondage dévoilé lundi par la Banque du Canada indique que les répondants qui s’attendent à des effets plus néfastes seront moins enclins à prévoir des achats importants: «Dans l’ensemble, les répondants déclarent qu’ils sont plus susceptibles de faire des achats non essentiels, comme des vacances ou des billets de concert, que d’acheter des biens qui sont habituellement financés par un prêt, comme un véhicule ou des appareils ménagers.»
Comme l'a souligné M. Gignac, il y a donc de bonnes raisons de se montrer optimiste: «Bref, on a une multitude de données qui montrent qu’on est sur le bon chemin. Ça devrait amener la Banque à être plus prudente.»
Plusieurs autres analystes partagent un point de vue similaire, dont Claire Fan, économiste à la Banque Royale: «Avec un nouveau ralentissement des chiffres de l'inflation attendu dans les mois à venir, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada reste sur pause pendant le reste de l'année.»
Même son de cloche du côté de Michael Greenberg, vice-président directeur et gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton Investment Solutions: «À notre avis, la Banque du Canada va laisser les hausses de taux faire leur travail et va rester en mode pause pour le restant de l’année.»
M. Gignac a enfin rappelé que la cible d’inflation de 2 % est loin d’être atteinte: «Gardons à l’esprit que la croissance des salaires n’est pas à 1,5 %. On est plutôt à 4,5 ou 5 %. Les salaires n’ont pas été la cause initiale de l’inflation, mais actuellement, ils en génèrent. Les revendications salariales sont plus élevées, notamment dans les services, ce qui représente les deux tiers de l’économie.»