François Legault compte toujours baisser les impôts malgré le déficit record.
Une annonce qui est vivement critiquée par ses pairs à l'Assemblée Nationale
Mon Fric
Le premier ministre François Legault semble déterminé à proposer une baisse d'impôts aux Québécois, et ce, malgré un déficit record de 11 milliards de dollars dans le budget du provincial.
C'est mercredi que François Legault a déclaré qu'il avait toujours l'intention de proposer une baisse d'impôts: «Je pense qu’on doit, effectivement, regarder pour continuer à baisser dans un troisième mandat les impôts des Québécois, parce que les impôts au Québec sont dans le plafond. Ça nuit à l’économie.»
Alors qu'en 2022, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait assuré à la population québécoise qu'elle baisserait les impôts de 2,5 points de pourcentage sur dix ans, le gouvernement Legault a réduit les taux d’imposition d’un point de pourcentage l'an dernier.
Le ministre des Finances, Eric Girard, a préféré jouer de prudence à ce sujet lors du dépôt de son budget: «Pour d’autres baisses d’impôts, il y aura une élection générale avant ça. Mais pour ce qui est dans quatre premières années, tout a été livré à l’an un [du deuxième mandat].»
Les oppositions n'ont pas hésité à accuser le gouvernement Legault d'être responsable d'un déficit si important, tandis que le Parti libéral du Québec a qualifié le premier ministre de « king de la dette et des déficits ».
Le chef libéral, Marc Tanguay, a déclaré: «Quand on regarde cela, les dépenses, les 6,7 milliards en chèques [d’aide], les Espaces bleus, les Maisons des aînés [...]. La rigueur est absente avec François Legault, puis on a le résultat aujourd’hui, on l’a en pleine face. Ce matin, on voit l’ampleur de la soue à cochons de François Legault, c’est son sixième budget, 11 milliards de déficit.»
Le gouvernement Legault s'est aussi retrouvé dans la mire de la député Haroun Bouazzi, de Québec solidaire: «Ils ont préféré faire des baisses d’impôts aux mieux nantis. Les baisses d’impôt pour les personnes qui gagnent 100 000 $ et plus vont nous coûter à peu près 600 millions de dollars à chaque année, de manière récurrente, et c’est bien à cause de ces mauvais choix de l’année dernière qu’on se retrouve aujourd’hui devant le déficit [de 11 milliards].»
Pour sa part, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon a accusé le gouvernement Legault d'avoir très mal géré les finances de la province: «Alors qu’on nageait dans les surplus, la CAQ a fait des choix d’un gouvernement très à l’aise. Donc, on a distribué des chèques à coups de milliards, on a fait des baisses d’impôt pour tout le monde, même ceux qui gagnent plus que 100 000 $ par année. On y est allé avec des maternelles quatre ans, des Maisons des aînés coûteuses à 1 million de la chambre — certaines sont toujours vides —, les Espaces bleus, le Panier bleu, les études pour le troisième lien, pour le tramway, pour le REM de l’Est, tout ça aux poubelles, parce que ça n’aura jamais lieu. Et maintenant qu’on a un déficit de 11 milliards, bien, on se pose la question du côté du gouvernement : qu’est-ce qu’on va faire pour générer des nouveaux revenus et balancer ce budget ?»
Enfin, le premier ministre a réagi à ces nombreuses critiques en accusant à son tour le PQ de vouloir hausser les impôts: «J’espère que ça va être en première page des journaux demain : le chef du PQ vient de le répéter, un gouvernement du Parti québécois augmenterait les impôts. C’est très clair.»