Mon Fric
La Banque du Canada annonce sa décision concernant le taux directeur.
Capture d'écran Radio-Canada  

La Banque du Canada annonce sa décision concernant le taux directeur.

Voici ce qu'elle a annoncé ce matin.

Mon Fric

Mon Fric

C'est un soulagement pour bien des Canadiens ce mercredi. La Banque du Canada a annoncé qu'elle maintenait son taux directeur à 5 %. 

Dans un communiqué, la banque centrale a précisé qu'elle poursuivait toutefois sa politique de resserrement quantitatif. 

Elle a justifié sa décision par l'économie mondiale qui ralentit. « On s’attend à ce que la croissance se modère encore, la demande étant freinée par les hausses de taux passées des banques centrales et la forte montée récente des rendements obligataires mondiaux », a-t-elle précisé. 

La Banque du Canada souligne que l'inflation est en baisse dans la plupart des économies en raison de problèmes d'approvisionnement et que la baisse de la demande réduit la pression à la hausse sur les prix.

La banque centrale ajoute qu'au Canada, des données de plus en plus nombreuses démontrent que les hausses précédentes avaient pour effet de freiner l'économie et d'alléger la pression sur les prix. « La consommation a été modeste, comme en témoigne la diminution de la demande de logements, de biens durables et de nombreux services. L’affaiblissement de la demande globale et l’augmentation des coûts d’emprunt pèsent sur les investissements des entreprises. La poussée démographique vient à la fois alléger les pénuries de travailleurs dans certains secteurs et soutenir la demande de logements et la consommation. La création d’emplois a été moins forte que l’augmentation de la population active récemment, et les postes vacants ont continué de diminuer », illustre la Banque du Canada. 

Au coeur de la dernière année, la croissance économique a connu une hausse moyenne de 1 % et devrait rester faible encore un an, prédit la banque centrale, avant de remonter à la fin de l'année prochaine. 

La Banque du Canada projette 3,5 % de hausse moyenne de l'IPC jusqu'au milieu de 2024, avant de baisser graduellement jusqu'à 2 % en 2025. La banque centrale s'attend toutefois à une inflation élevée à court terme, en raison des prix de l'énergie. 

La Banque prévoit continuer de surveiller les attentes de l'inflation et la hausse des salaires. « La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne », souligne-t-elle. 

Elle publiera la prochaine mise à jour de son taux directeur le 6 décembre prochain. 

Voici le communiqué officiel de la Banque du Canada:

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 5 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 5¼ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 5 %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.

À l’échelle mondiale, l’économie ralentit. On s’attend à ce que la croissance se modère encore, la demande étant freinée par les hausses de taux passées des banques centrales et la forte montée récente des rendements obligataires mondiaux. La Banque projette une croissance du produit intérieur brut mondial de 2,9 % cette année, de 2,3 % en 2024 et de 2,6 % en 2025. Même si le profil de la croissance mondiale a peu changé depuis la parution du Rapport sur la politique monétaire de juillet, l’économie américaine se montre plus vigoureuse que prévu, et l’activité économique en Chine, plus faible. La croissance dans la zone euro a encore ralenti. L’inflation est en baisse dans la plupart des économies, du fait que les problèmes d’approvisionnement se résolvent et que la demande affaiblie réduit les pressions sur les prix. Cependant, devant la forte inflation sous-jacente qui persiste, les banques centrales restent vigilantes. Les prix du pétrole dépassent l’hypothèse du Rapport de juillet, et la guerre en Israël et à Gaza représente une nouvelle source d’incertitude géopolitique.

Au Canada, de plus en plus de données montrent que les hausses passées du taux directeur freinent l’activité économique et allègent les pressions sur les prix. La consommation a été modeste, comme en témoigne la diminution de la demande de logements, de biens durables et de nombreux services. L’affaiblissement de la demande globale et l’augmentation des coûts d’emprunt pèsent sur les investissements des entreprises. La poussée démographique vient à la fois alléger les pénuries de travailleurs dans certains secteurs et soutenir la demande de logements et la consommation. La création d’emplois a été moins forte que l’augmentation de la population active récemment, et les postes vacants ont continué de diminuer. Toutefois, le marché du travail reste plutôt tendu et des pressions continuent de s’exercer sur les salaires. En ce qui concerne l’économie en général, divers indicateurs donnent à penser que l’offre et la demande s’approchent maintenant du point d’équilibre.

La croissance économique a été de 1 % en moyenne au cours de la dernière année et devrait demeurer faible pendant encore un an, puis remonter vers la fin de 2024 et en 2025. Cette faiblesse à court terme reflète l’effet grandissant des hausses de taux passées de même que le ralentissement de la demande étrangère. La remontée prévue par la suite sera entraînée par les dépenses des ménages ainsi que par un raffermissement des exportations et des investissements des entreprises dû à l’amélioration de la demande étrangère. Une part notable de la croissance devrait être attribuable aux dépenses des gouvernements sur la période de projection. Dans l’ensemble, la Banque s’attend à ce que l’économie canadienne affiche un taux d’expansion de 1,2 % cette année, de 0,9 % en 2024 et de 2,5 % en 2025.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a été volatile ces derniers mois : elle s’est chiffrée à 2,8 % en juin, à 4,0 % en août et à 3,8 % en septembre. Les taux d’intérêt plus élevés modèrent la progression des prix de nombreux biens généralement achetés à crédit, et on commence à faire le même constat du côté des services. La hausse des prix des aliments ralentit, après avoir maintenu un rythme très élevé. Par contre, en plus des intérêts hypothécaires élevés, les loyers et autres frais de logement affichent encore un fort taux d’augmentation. Les attentes d’inflation à court terme et les pratiques d’établissement des prix des entreprises ne se normalisent que lentement, et la croissance des salaires reste autour de 4 à 5 %. Quant aux mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque, elles montrent très peu d’amélioration.

D’après la projection d’octobre de la Banque, l’inflation mesurée par l’IPC devrait avoisiner 3½ % en moyenne jusqu’à la mi-2024 environ, puis baisser graduellement pour atteindre 2 % en 2025. Ce retour à la cible coïncide essentiellement avec celui projeté en juillet, sauf qu’on s’attend maintenant à ce que l’inflation reste plus élevée à court terme en raison de la hausse des prix de l’énergie et de la persistance de la forte inflation fondamentale.

Sur la base de signes plus clairs que la politique monétaire restreint les dépenses et allège les pressions sur les prix, le Conseil de direction a décidé de maintenir le taux directeur à 5 % et de continuer à normaliser le bilan de la Banque. Il est toutefois préoccupé par la lenteur des progrès vers la stabilité des prix et par l’accroissement des risques inflationnistes, et est donc prêt à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire. Le Conseil de direction veut voir l’inflation fondamentale sur une trajectoire à la baisse et il continue de surveiller de près l’équilibre entre l’offre et la demande, les attentes d’inflation, la croissance des salaires et les pratiques d’établissement des prix des entreprises. La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne.