Le gouvernement Legault dans l'eau chaude après une nouvelle facture salée
« C’est dérangeant de payer ces coûts-là »
La Société de l’assurance automobile (SAAQ) va devoir injecter 39,1 millions de dollars supplémentaires dans le projet numérique SAAQclic, dont la facture s'élève déjà à plus de 600 millions de dollars.
C'est le journal Le Soleil qui a rapporté des informations qui ont ensuite été confirmées par Radio-Canada au sujet du projet numérique SAAQclic.
Le porte-parole Geneviève Perron a expliqué à Radio-Canada que la nouvelle somme injectée dans le projet numérique sera utilisée afin de mettre en place des services en technologie de l’information, pour de la formation d’équipes et pour des droits de licence.
Toujours selon ce qu'a précisé la porte-parole, cette somme permettra aussi de «réaliser des activités pour lesquelles la Société n’a pas l’expertise».
La vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault, s'est portée à la défense de cette somme supplémentaire en reconnaissant qu'il est «dérangeant» de payer de tels coûts: «C'est dérangeant de payer ces coûts-là, mais en même temps si on ne payait pas ces coûts-là puis qu'on n’avait pas les ressources humaines et technologiques pour offrir le service aux citoyens, il y a des gens qui se plaindraient à juste titre de ne pas recevoir le service adéquat.»
La ministre a ajouté que cette somme rendra possible le maintien des services: «On sait qu'il y a une rareté de main-d'œuvre, une rareté aussi d'expertise en technologie de l'information.»
Selon Justin Lawarée, professeur adjoint à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), il est plutôt étonnant de voir à quel point la SAAQ doit faire appel au secteur privé afin de mener ce projet numérique: «Ce qui était plus étonnant, c'était surtout le fait de faire appel à des ressources externes pour combler le manque de ressources internes. [...] Il y a un gros désavantage des organisations publiques par rapport aux organisations privées.»
La SAAQ est vivement critiquée par le député solidaire de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, qui a déclaré: «Le gouvernement de la CAQ est incapable de faire quoi que ce soit en informatique sans gaspiller des centaines de millions d’argent public. Avant d'entraîner le Québec dans une transition numérique de 10 milliards de dollars, c'est essentiel.»
Enfin, la députée du Parti libéral du Québec, Michelle Setlakwe, n'a pas hésité à qualifier le projet de la SAAQ comme étant un fiasco: «Ce qu'il faut déplorer, c'est la perte de contrôle. À quel moment ça va se terminer? À quel moment est-ce que le gouvernement va reprendre le contrôle de ce fiasco? [...] Franchement, moi je suis inquiète pour la suite des choses.»