Un magasin de meubles dénonce sur Facebook ses clients qui paient en retard
Une façon de faire assez douteuse.
Mon Fric
Un magasin de meubles de Lanaudière a trouvé un moyen assez controversé d'obtenir l'argent que des clients lui doivent. Le Journal de Montréal rapporte que le détaillant a décidé de carrément publier sur les réseaux sociaux les noms des clients autochtones qui avaient des paiements en retard.
La publication d'Ameublement Lavoie & Lachapelle citait les noms de 11 clients avant d'être depuis effacée.
« Des gens publiaient des commentaires méchants envers l'entreprise », a fait savoir au Journal de Montréal la copropriétaire du magasin, Béatrice Lavoie, pour justifie la suppression de la publications sur sa page Facebook.
« On le referait si ce n'était pas des commentaires négatifs », souligne-t-elle, en précisant que ce n'est pas la première fois que le magasin utilise ce moyen pour récupérer son argent.
Or, les personnes dont le nom figurait dans la publication sont tous des Atikamekw et plusieurs vivent à Manawan, soit à moins de 100 kilomètres du magasin de Saint-Michel-des-Saints.
« Seulement les Attikameks ont droit au crédit chez nous, donc on ne peut pas nous accuser de racisme », justifie la copropriétaire, alors que de nombreux commentaires sous la publication accusent le magasin de faire preuve de racisme.
Une fermeture imminente
Le magasin en est actuellement à une liquidation de ses produits et a d'ailleurs mis son édifice en vente. Mme Lavoie ajoute que le magasin va fermer ses portes sitôt la vente de l'édifice conclue.
Mais la publication du nom de clients en retard de paiement pourrait être illégale, en ne respectant pas la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, selon l’Office de la protection du consommateur (OPC).
Les personnes dont le nom figure dans la publication pourraient également porter plainte à l'OPC « car une telle pratique pourrait contrevenir à la Loi sur le recouvrement de certaines créances », précise Charles Tanguay, porte-parole de l’OPC, en entrevue au Journal de Montréal.
« À noter qu’en vertu de cette loi, les personnes qui font l’objet de pratiques de recouvrement interdites peuvent réclamer au contrevenant des dommages-intérêts, ainsi que des dommages-intérêts punitifs », poursuit-il.
Toutefois, Mme Lavoie souligne que l'ancien propriétaire du magasin, qui lui a vendu en 2021, utilisait souvent cette technique et que personne ne s'était plaint.
« L’ancien propriétaire le faisait régulièrement », affirme-t-elle.