Alors que la Société des alcools du Québec (SAQ) poursuit sa grève, jeudi, près des trois quarts des dirigeants des petites et moyennes entreprises (PME) estiment que la société d'État ne devrait pas conserver le monopole sur le marché de l'alcool, rapporte TVA Nouvelles.
Ces conclusions découlent d'un rapport publié mardi par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).
Ce sont 72 % des propriétaires de PME qui sont d'avis que les détaillants privés devraient avoir le droit de proposer les mêmes produits qu'à la SAQ. Et 74 % des sondés estiment que les produits vendus par les producteurs directement « ne devraient pas être assujettis aux taxes et aux majorations de la SAQ ».
Mais ce n'est pas tout. Un total de 82 % des répondants estiment que la SAQ devrait en faire plus pour faire la promotion de l'alcool local dans ses points de vente.
« On est bons au Québec pour avoir des modèles lourds, non agiles et qui favorisent la bureaucratie de l'État plutôt que les clientèles. La SAQ en est un exemple frappant qui mérite un sérieux dépoussiérage », a fait savloir François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, dans des propos repris par TVA Nouvelles.
« C'est un monopole d'État qui freine les entrepreneurs et qui impose des coûts plus importants pour les clients. Il n'y a pas de raison valable pour faire perdurer ce système autre que de voir à très court terme en regardant les billets verts entrer dans les coffres de l'État », a-t-il poursuivi.
« Il est grand temps d'engager un débat sociétal sur la vente d'alcool et d'adapter le système actuel en faveur des producteurs locaux, des distributeurs, des restaurateurs et, surtout, des consommateurs », croit par ailleurs la FCEI, qui souhaite que Québec « évalue ses options » et fasse « rapidement une réflexion » sur cette question.
« Pour améliorer l'avenir, il faut regarder comment innover, comment s'optimiser. [...] Le premier ministre François Legault démontrait une ouverture à l'idée de revoir les pratiques de la SAQ en 2014 et en 2018 avant de rentrer dans les rangs du statu quo en 2019 », rappelle M. Vincent.
Ce sondage a été fait entre le 6 et le 25 juillet dernier auprès de 492 membres de la FCEI.