Luc Ferrandez pète sa coche au sujet de la pénurie de main-d'oeuvre
« On a trop d'argent dans les poches. »
Mon Fric
Luc Ferrandez n'a pas mâché ses mots, mercredi matin, lorsqu'il a abordé la pénurie de main-d'oeuvre en ondes au 98,5 FM.
L'ancien maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal a souligné le fait que le nombre d'emplois disponibles était plus élevé que le nombre de chômeurs, en soulignant qu'il y avait environ un million de postes à pourvoir au Québec.
« La question : où est allé tout ce monde ? », a-t-il résumé. « On a l'impression qu'il y a eu une disparition comme dans un film. Et là-dedans, il y a des emplois que les gens considéraient comme les meilleurs emplois », dit-il, citant en exemple un agent de bord pour Air Canada ou un employé de la construction sur le chantier du REM.
S'il concède qu'il faut augmenter les seuils d'immigration et qu'il pointe du doigt la PCU comme l'une des responsables de la situation, « ça fait longtemps qu'on s'en va vers le mur ». Il cite le vieillissement de la population comme autre responsable.
Il ajoute que, si le Québec fait surtout venir des immigrants diplômés, 30 % des emplois ne requièrent aucun diplôme.
« Et surtout, on a trop d'argent dans les poches ».
Sa collègue Nathalie Normandeau a ensuite souligné le nombre de postes offrant un salaire alléchant qui ne trouvent pas preneurs.
« Pourquoi ? Parce qu'on est trop riches », a renchéri Luc Ferrandez.
« Arrêtez ça tout de suite, on n'a plus besoin d'emploi, arrêtez de créer des emplois. On a besoin d'employés. Chaque emploi que tu crées, tu voles l'employé de quelqu'un d'autre. (...) L'État a de l'argent qui lui sort par les oreilles. La population a de l'argent qui lui sort par les oreilles » ajoute-t-il.
Il souligne que, depuis 2007, de nombreux Québécois ont hérité à la suite de la mort de leurs parents. « Des gens nés entre les années 1920 et 1940, des gros travailleurs qui ne dépensaient pas. Une culture de l'austérité, de la frugalité », illustre-t-il, soulignant que 20 milliards de dollars ont été légués entre 2007 et 2012. Et après 2012, ce sont 28 % des Québécois qui ont touché un héritage, ajoute-t-il.
Luc Ferrandez explique aussi que la hausse fulgurante des prix de l'immobilier profite à ceux qui étaient déjà propriétaires. « Premièrement, les taux d'intérêt ont chuté. Deuxièmement, les loyers ont augmenté », résume-t-il.
« Donc avec trop d'argent en circulation, les gens ne veulent plus travailler ».
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