Des maires du Québec lancent un puissant cri du coeur à François Legault
« On s’appauvrit M. Legault! On s’appauvrit! »
Mon Fric
Alors que le gouvernement du Québec souhaite modifier les règles concernant la cession de bail et que plusieurs ménages risquent de se retrouver à la rue le 1er juillet prochain, des élus d'une dizaine de municipalités au Québec ont lancé un cri du coeur au premier ministre François Legault, rapporte TVA Nouvelles.
Ainsi, des maires de 14 des plus grandes villes du Québec ont demandé dans une lettre ouverte, mercredi, la mise sur pied d'un registre obligatoire des loyers, afin de lutter contre l'explosion des prix.
Ils lancent ainsi un appel direct à la Coalition avenir Québec (CAQ), qui a récemment déposé le projet de loi 31. Les élus estiment que ce projet aura des impacts néfastes sur les prix des loyers.
« Le gouvernement vient de déposer le projet de loi 31, qui modifiera notamment la cession de bail, supprimant un outil qui limitait les augmentations de loyer. Ce changement à la loi mènera à une augmentation des loyers au Québec », plaident-ils.
Ils estiment d'ailleurs que la clause G, qui force les propriétaires à préciser le montant du plus récent loyer, est inefficace.
« Or, un nouveau sondage Léger nous apprend que la loi n’est pas appliquée : seuls 20 % des locataires déclarent que la clause G a été remplie par le propriétaire », soulignent les élus.
Un tel registre permettrait de recenser les prix demandés par le passé en les comparant aux prix actuellement réclamés.
D'ailleurs, en mai dernier, l'organisme Vivre en ville a créé une telle plateforme, mais les données sont actuellement compilées sur une base volontaire.
Les élus souhaitent néanmoins qu'un tel outil devienne obligatoire et que ce soit le gouvernement qui fournisse les données au registre.
« La proposition de le donner (le Registre des loyers) au gouvernement... il a coûté environ 2 millions de dollars à faire, donc on n’a plus besoin de le construire », souligne le directeur – habitation chez Vivre en Ville, Adam Mongrain, en entrevue avec TVA Nouvelles.
« La seule chose qui manque en ce moment, c’est les données gouvernementales pour le faire fonctionner », dit-il.
Le maire de Louiseville, Yvon Deshaies, a témoigné de la situation qu'il voit sur le terrain, en entrevue avec TVA Nouvelles. « Ça fait des enchères! On voit une pancarte "À louer", mettons, à 500 $. Disons que je vais louer, moi, à 500 $. Une autre personne arrive et va offrir 550 $. Il y a des gens qui l’ont vécu à Louiseville : une troisième personne arrive : "Je vous offre 600 $". C’est ça qui se passe actuellement », observe-t-il.
« Je comprends les registres, je comprends les règlements, les lois, mais arrêtez-moi ça le braillage de même! Il faut qu’on bouge, qu’on bâtisse des appartements. On a besoin d’aide! Quand j’entends dire M. Legault, avec le respect que j’ai, que c’est bon pour l’économie... ce n’est pas vrai! On s’appauvrit, M. Legault! On s’appauvrit! », poursuit-il.
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