Les chefs syndicaux ne souhaitent pas une baisse d’impôt pour les Québécois
Pas d'économie d’impôt en vue
Il y a une voix supplémentaire qui s'oppose aux baisses d'impôt. Les syndicats pensent que les priorités de financement doivent être axées sur d'autres domaines avant de réduire les impôts des contribuables, une promesse électorale de la Coalition Avenir Québec (CAQ) qui priverait l'État québécois de 2 milliards de dollars de revenus par an.
Les quatre centrales syndicales, représentées par leurs présidents et présidentes, Magali Picard de la FTQ, Caroline Senneville de la CSN, Éric Gingras de la CSQ et Luc Vachon de la CSD, ont prévu de rencontrer le ministre des Finances, Eric Girard, lors des consultations gouvernementales pour discuter de son budget à venir qui sera présenté le 21 mars.
« Il est clair pour nous, ont-ils fait valoir par communiqué, que le gouvernement fait fausse route en privant le trésor public de ressources essentielles pour soulager la pression dans les services publics, diminuer les tensions qui résultent de la pénurie de main-d’œuvre et relever les nombreux défis du Québec, notamment en matière de lutte aux changements climatiques et de développement économique. »
Promesse électorale
La Coalition avenir Québec (CAQ) avait promis pendant la campagne électorale de réduire l'impôt des particuliers d'un point de pourcentage pour les deux premiers paliers d'imposition, ce qui inclut les salaires allant jusqu'à 92 580 $. Pour un contribuable avec un salaire de 80 000 $, cela équivaut à une économie d'environ 620 $ en impôts payés par an. Cette promesse électorale se traduirait par une perte de revenus annuels d'environ 2 milliards de dollars pour l'État québécois et d'environ 7,4 milliards de dollars sur une période de quatre ans.
« Se priver de 2 milliards dans le contexte où les services publics craquent de partout et où ils atteignent plusieurs points de rupture, c’est incompréhensible et irresponsable », soutiennent les leaders syndicaux.
Garder le futur en vue
Le gouvernement Legault a justifié sa promesse de réduire la charge fiscale en affirmant que les baisses d'impôt ne nécessiteraient pas de compressions budgétaires car elles seraient financées par le Fonds des générations, ont déclaré les centrales syndicales dans leur communiqué. Cependant, selon ces organisations syndicales, investir dans le maintien et la durabilité des infrastructures et des services est également un moyen de prendre soin des générations futures.
« Un des moyens les plus sûrs de garantir l’équité intergénérationnelle est d’investir dans le Québec de demain par un financement adéquat en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur, dans les services de garde éducatifs à la petite enfance et dans les infrastructures publiques, par exemple. »